Cela fait très longtemps que nous partageons cette envie de voyage. Plus de 5 ans pour ma part, avec toujours le Canada en ligne de mire. Pour Damien, c’est différent, c’était plutôt de l’ordre du rêve, du désir qu’il faudrait « un jour » assouvir.
Il y a plus d’un an, après une importante remise en question de notre quotidien (notamment marqué par une longue période de chômage à la sortie de l’Université), nous avons décidé de nous lancer dans ce projet de voyage. Pour nous c’est un « grand voyage »! Tout quitter, vider son appartement, mettre sa vie dans des boîtes, laisser derrière soi sa famille, son quotidien et la « vraie vie », pour partir à l’autre bout du monde sans vraiment savoir ce qui nous attend. Pour nos aînés, c’est un peu fou. Pour notre génération, c’est presque un passage obligé. Les voyages sont à porté de main et nombreux sont nos amis, proches ou lointains, qui ont déjà tenté l’expérience. Nous avons opté pour un Working Holiday Visa / Permis Vacances Travail, qui nous permet de séjourner un an sur le territoire canadien et nous offre l’opportunité d’accéder un à emploi, sans avoir trouvé un employeur canadien avant de quitter la France. Les démarches ont commencé en décembre 2013. S’en sont suivi d’interminables mois de démarches administratives, d’attente et de stress que nous avons choisi de partager à 4, avec un couple d’amis qui avaient le même projet que nous. Nous avons eu la chance de faire tous les quatre partie des 6 500 heureux Français qui ont reçu leurs sésames pour le Canada! Près de 10 mois après nos premières démarches, nous avions nos visas en poche. Il ne nous restait plus qu’à fixer la date du départ et à passer la frontière pour déclencher le chronomètre. Et puis la préparation du budget, la lecture d’un million de blog de voyage, de guides du Routard, le visionnage d’innombrables vidéos YouTube d’autres voyageurs à travers le monde, des listings interminables de démarches administratives à checker une à une, un déménagement, des valises… L’aventure était enfin à portée de main!
Nous avions envie de changement, de découvertes, mais nous ne nous sentions pas forcément l’âme d’aventuriers, de Davy Crockett en herbe, et puis… faut-il vraiment être de grands aventuriers pour faire un grand voyage?
Notre idée du voyage s’affinera à chaque seconde de cette année de vie « entre parenthèses » qui va s’écouler. On sera contents de retrouver notre vie française dans un an, ce n’est pas une fuite, mais pour nous, c’est avant tout un nouveau départ et l’incroyable liberté de faire notre vie comme bon nous semble. Il ne s’agira donc pas forcément de nous lever chaque matin à 5h pour visiter des abbayes ou encore de faire des treks de 10h au milieu de la forêt. Il ne s’agira pas non plus de survie. Ou peut-être que si. Pour nous, c’est avant tout « le voyage pour le voyage », une opportunité incroyable que nous avons décidé de saisir à une période de notre vie qui y était relativement propice.
Il y a comme une certaine forme de pression qui repose, je trouve, sur notre génération de voyageurs. Une idée que notre voyage devrait être « rentable », parce que les regards sont braqués sur nous, jeunes expatriés à la recherche d’un autre quotidien. Nous sommes certains d’une chose : c’est un beau cadeau que nous nous faisons à nous-même, mais pas « une chance », car nous nous sommes, je crois, donnés les moyens de tout quitter. Nous avons travaillé, mis de côté, préparé chaque détail, et surtout nous avons… sauté le pas ! Evidemment, au moment du départ, nous étions tous deux pétrifiés face à cette nouvelle page blanche à écrire. Nous refusons cependant ce « devoir d’être heureux » chaque seconde et nous nous offrons parfois même le droit à l’inactivité et à la glande… et ce, même à l’autre bout du monde ! Cela dit, nous avons soif de rencontres, car nous aimons, tous les deux, infiniment les gens. Nous sommes excités à l’idée de toutes les découvertes que nous allons faire et de tous les incroyables paysages que nous auront le bonheur de traverser. Excités aussi à l’idée de nous confronter à nous-même, à notre couple et de rentrer en France avec en tête que : « nous l’avons fait ! ».
Nous avons choisi le Canada parce que c’est pour nous le compromis parfait entre la culture Nord-Américaine et les grands espaces. Changer de continent et avoir 9 984 670 km² d’opportunités devant soi : il faut avouer que ça en fait des possibilités ! Et puis on y retrouve les repères de la langue française au Québec et l’anglais ailleurs (nous avons la chance de partager tous les deux cette passion pour la langue de Shakespeare). Nous n’avons pas vraiment établi de planning. Nous avions juste un point de chute, le Québec, et une envie commune de découvrir Toronto. Mais nous préférons ne pas savoir de quoi demain sera fait. Tout est alors possible, dans la limite évidente de notre budget, qui n’est évidemment pas extensible.
Nous avons décidé de travailler au Canada pour pouvoir payer nos factures sans trop toucher à nos économies. Alors des « petites » vacances se sont imposées avant ces grandes vacances canadiennes qui n’en seraient surement pas vraiment. Nous avons donc choisi d’atterrir aux Etats-Unis et de nous offrir quelques jours de vacances bien mérités (et surtout tant attendus depuis quelques années). Nous avons choisi la Floride en nous disant que nous aurions bien besoin de soleil avant notre arrivée au plein cœur de l’hiver canadien. Puis est naturellement venue l’idée d’un « road trip », qui nous permettrait de découvrir une partie des Etats-Unis par la route. On s’est décidé à rejoindre New-York en voiture et à prendre le train ensuite jusqu’au Québec. Plus de 4 000 km de voyage nous attendaient et on n’est pas peu fiers de cette première expérience américaine !
Maintenant, à nous la vie canadienne ! Tous ces clichés tant attendus : la neige, le froid, la poutine, le hockey, les ours et le sirop d’érable. Et puis surtout les Canadiens ! Et peut-être aussi un chouette travail qui sait… On se laisse une année pour rêver !
Article parfait ! Limite un peu émotionnant-je-suis-tellement-d’accord-avec-tout-ce-que-tu-dis-que-je-vais-pleurer quoi (comment ça je pleure tout le temps pas du tout)
Les voyages c’est effectivement la vie, que ce soit un weekend de 3 jours ou une aventure d’un an. Perso je pense qu’à ça, tout le temps, que ce soit pour aller en Bretagne ou à l’autre bout du monde. J’ai besoin d’avoir ça comme objectif pour avancer dans le quotidien. J’envie ceux qui ont les couilles de tout plaquer pour aller commencer une nouvelle vie ailleurs, je l’ai fait avec ma mère et je le referai peut être un jour toute seule comme une grande. J’espère en avoir l’opportunité. Elle m’a donné ce goût là et cette ouverture sur le monde en tout cas. C’est un peu comme une drogue douce quoi !
Vous me manquez !