Nous sommes arrivés lundi soir après une longue route qui nous a mené de Québec à Toronto, en passant par le parc Omega (à une heure de Montréal). Ce parc est l’un des plus beaux parcs animaliers qu’il nous ait été donné de visiter. Il s’agit d’un parc safari où les chemins vous mènent en voiture à la découverte des animaux sauvages d’Amérique du Nord. Qu’il s’agisse des animaux des prairies, des lacs, des montagnes ou des forêts, le parc offre une grande diversité d’espèces que, pour la plupart, nous n’avions jamais approchées de près, ni même de loin. On y a passé quelques heures et on a adoré !
Depuis notre arrivée à Toronto, nous avons vécu pas mal de galères. Nous avions un plan pour un appartement que nous devions visiter dès le lendemain de notre arrivée. Après quelques échanges de mails avec le propriétaire, nous étions assez confiants. Finalement, il l’a loué un jour avant notre visite et nos plans sont donc un peu tombés à l’eau. N’ayant pas trouvé de couchsurfers pouvant nous accueillir à notre arrivée (et avec nos valises, les dortoirs d’auberges de jeunesse étant un peu à l’étroit) nous avions opté pour l’option hôtel un peu à contrecœur, principalement parce qu’il faut l’avouer : c’est super cher !
Dans la précipitation du départ, j’ai booké un hôtel qui était en promo last minute sur un site de booking. C’était un des moins cher, pas loin de Downtown… Et je ne sais même plus pourquoi je n’ai pas regardé la note de l’hôtel, comme je le fais toujours. 1,9 sur Google, ça aurait pu me mettre la puce à l’oreille, ça et les commentaires sur Trip Advisor qui disaient, je cite : « FUYEEEEEEEZ »… Nous y avons passé trois nuits. La ville de Toronto est quand même assez safe, mais on a atterri dans l’un des (rares) quartiers pourris de la ville, l’hôtel étant en fait situé à proximité de centres d’hébergement d’urgence. La population y est très marginale et même dans notre hôtel, il y avait des gens qui parlaient seuls et fixaient l’horizon, les yeux vitreux sous l’effet de je ne sais trop quelle drogue. En gros, l’ambiance (et la seringue trouvée sur le parking) ne nous a vraiment pas rassuré. L’hôtel était tenu par des pakistanais peu aimables. La chambre était « sommaire », de la taille d’un grand cagibi, sans miroir, avec une salle de bain assez vétuste et des fenêtres scellées. Le petit-déjeuner de l’hôtel se composait principalement de pain. Et de jus d’orange corrosif. Et de confiture intartinable en portions individuelles, que les plus courageux mettaient même au micro-onde pour réussir à la décoller de la barquette. Dans la chambre, j’ai été dévorée par des punaises de lit (dont je sais maintenant reconnaître les morsures grâce à mon expérience passée en couchsurfing). Après la deuxième nuit, Damien a dû tuer à mains nues celles qui commençaient à s’aventurer hors de nos heures de sommeil (et c’est coriace !) et nous avons donc décidé de descendre à la réception et de prendre le problème à bras le corps. Nous avons été changés de chambre pour un autre cagibi plus grand, au fond d’un vieux couloir en moquette. Le monsieur a changé les draps en quatrième vitesse, mais n’a pas pensé à la salle de bain que j’ai décidé (en commun accord avec les poils laissés sur la cuvette) de ne plus fréquenter jusqu‘à mon départ. Oui. Quitte à puer.
Nous avons passé de longues minutes à négocier, par téléphone, avec le manager de l’hôtel qui nous a répondu que c’était fort improbable qu’il s’agisse de punaises de lit car, quand même, ils venaient « juste de refaire la peinture de la chambre ». Ne comprenant pas le lien de cause à effet et ayant en notre possession des photos desdites punaises, nous nous sommes permis d’insister. Nous avons obtenu le remboursement de 50 % de notre séjour, ce qui est bien, mais pas top. On a ensuite passé 3h assis dans la petite salle de déjeuner (car clairement chassés de la chambre), à chercher un nouvel hébergement. Des centaines de demandes de couchsurfing, de sites d’Air Bnb et de comparateurs d’hôtel plus tard, nous nous sommes rabattus sur la seule possibilité qui s’offrait à nous à nos dates : un deuxième hôtel.
Vraiment plus cher, mais forcément plus sympa, dans China Town à deux pas du marché de Kensington. Le monsieur de l’accueil était un chinois d’une soixantaine d’années, tellement accueillant et sympathique ! Ça nous changeait vraiment du Knights Inn Hotel que nous venions de quitter sans même un regard du type de l’accueil. Dans la chambre nous avions une cuisine ce qui était vraiment pratique et la femme de ménage passait chaque jour (oui on sait comme dans tous les hôtels du monde… sauf le précédent évidemment !). On y est finalement restés deux nuits.
Depuis notre arrivée, nos journées ont été globalement similaires et assez fastidieuses. La recherche d’appartement, qui occupe le plus clair de notre temps, est assez complexe en raison des nombreux critères que nous ne remplissons pas. Les baux sont souvent d’un an et nous cherchons un bail de 6 à 8 mois. Des références sont souvent demandées (fiches de salaires, chèques bancaires, lettre d’employeur, etc.) et les loyers sont évidemment très chers, car le niveau de vie n’est pas le même qu’au Québec. Beaucoup d’appartements sont en réalité des « basements », c’est-à-dire des sous-sols de maison aménagés en studios ou en petits T2. Bas de plafond (doit-on encore rappeler ici que Damien fait 1m96 ?) et peu lumineux. Et aussi souvent très chers. Il y a aussi énormément de collocations ce qui n’est pas vraiment ce que nous recherchons. Reste quelques appartements dans des immeubles ou dans des maisons dont les étages sont aménagés en appartements et séparés par des entrées différentes. Encore faut-il qu’ils soient meublés. Et puis il y a les condos. C’est un peu des HLM de luxe qui ont émergé partout à Toronto depuis une trentaine d’années je crois. Il s’agit d’appartements, souvent meublés, comprenant une réception, du personnel de sécurité et des services dans le building comme une piscine, une salle de sport, des espaces communs pour recevoir vos amis, des barbecues, parfois même des salles de basket, des courts de tennis, des salles de cinéma ou encore des bibliothèques. Le choix du condo est un peu venu par défaut après élimination de toutes les options précédemment citées. Et puis avec la rééducation du genou de Damien, la salle de sport, comprise dans les charges, est un avantage non négligeable. Et puis quand même, la vue du 40ème étage et la piscine nous ont pas mal séduits !
On en a visité un, deux jours après notre arrivée. Tout neuf, dans un building fraichement sorti du sol, dans un quartier composé uniquement de buildings d’habitation. Le quartier (qui n’existe en fait pas vraiment pour le moment) n’est forcément pas très attractif, car il n’y a pas de commerces, bars ou restaurants. On est toutefois à quelques minutes à pieds du cœur de la ville et des quartiers qui bougent beaucoup plus. Nous avons réussi à négocier le loyer avec la propriétaire, Dora, une banquière d’origine Sri Lankaise installée à Toronto depuis près de 30 ans. 100$ de rabais qui nous permettraient d’acheter le petit mobilier qui manque : une table et des chaises et peut-être une petite table de nuit pour la chambre. L’appartement est situé au 41ème étage du building, avec une vue imprenable sur la ville et le lac Ontario, ce qui est assez sympa !
Depuis que nous sommes arrivés, nous nous déplaçons quasiment uniquement à pieds, ce qui nous permet de découvrir les artères principales de la ville et les différents quartiers qui la constituent. Du coup, on a aussi commencé à aimer certains quartiers pleins de vie et les identités très fortes qui s’en dégagent. Evidemment, rien à voir avec l’emplacement de notre « peut-être futur » condo. Finalement, on a réussi à négocier un bail très court pour se laisser le temps de trouver peut-être quelque chose de plus sympa, dans un vrai quartier qui nous correspondra davantage.
En attendant, nous avons déjà rencontré des personnes incroyables depuis notre arrivée. 80 % des couchsurfers qui n’ont pas pu nous accueillir nous ont répondu via le site, nous proposant des tas de plans de soirée, de partage d’expérience et de conseils sur la ville, ce qui nous promet de bonnes soirées à venir avec des locaux. Les gens nous envoient des messages tellement compatissant set qui disent « je suis tellement désolé de ne pas pouvoir vous accueillir » ! Et puis, ils nous ajoutent sur Facebook et viennent aux nouvelles chaque jour. Il y a aussi la communauté des Français expat’ avec qui nous échangeons principalement sur un groupe Facebook destiné aux PVTistes à Toronto. C’est grâce à Facebook que j’ai notamment pu passer de longues minutes au téléphone avec Anne-Laure, une jeune française arrivée au mois de janvier, qui m’a tout de suite contactée en me proposant d’échanger sur son expérience. J’ai pu bénéficier de tous ses précieux conseils sur des sujets d’ordre vital quand tu débarques : le logement, les transports et la recherche d’emploi. C’est aussi sur Facebook que Emma m’a contacté et même proposé de venir à son anniversaire au 47ème étage d’un building luxueux en plein cœur de Downtown. On y a rencontrés ses amis et notamment Selma, qui est aussi en PVT et originaire du Maroc. Avec elles, on a davantage discuté des Torontois en général et de la vision qu’elles ont aujourd’hui de la vie à Toronto, puisqu’elles sont ici depuis maintenant un an.
Et puis il y a eu Clémence et Stan, et leur petit garçon Sébastien. Ils ont vu notre SOS lancé à tout hasard sur Facebook : « Quelqu’un pourrait-il nous héberger ? » et nous ont contacté. J’avoue que j’ai pleuré de soulagement quand ce message est arrivé après ces premiers jours un peu chaotiques. Et puis on a pris nos 100 kilos de bagages et on a débarqué chez eux dans l’heure. Ils ont choisi Toronto après un tour du monde à la recherche de leur ville idéale. Ils sont maintenant ici depuis plus de deux ans, avec un statut de résidents permanents. Ce qui est drôle, c’est que lui travaille dans la culture et elle dans le marketing : le hasard fait bien les choses ! Ils habitent dans une super maison sur trois étages, vers le quartier grec de Toronto où nous sommes allés bruncher tous ensemble. C’était top : j’ai mangé une vraie moussaka ! Et nous avons passé l’après-midi dans leur jardin, à boire du thé, manger des cupcakes et parler de voyages et d’expériences de vie avec eux et un autre couple d’expatriés français, Adeline et Damien, qui sont également en procédure qu’acquisition du statut de RP. On a passé une journée géniale. Ça fait du bien de partager des moments spontanés avec des gens aussi intéressants et accueillants que Clémence et Stan. Demain est un autre jour (qui sera peut-être celui de notre déménagement), mais pour l’instant on s’endort dans un lit douillet, dans une belle maison où on a été accueillis comme des rois.
photo volée sur le blog de Clémence et Stan
Trouver un logement c’est toujours un grand moment … un grand moment désagréable. Moi je suis française et habite depuis quelques année à Montréal. Durant deux mois j’habitais chez des amis en cherchant un appartement à louer pas trop loin de mon job. Chercher les annonces de locations sur internet, aller visiter les logements, attendre …. grrr !!!! Toronto j’y suis allée quatre fois, j’aime bien. Après c’est comme toute grande ville, il y a des endroits sympas et d’autres à éviter.