Parce qu’il est toujours bon que toutes les voix se fassent entendre, et parce que non, nous ne sommes pas un couple qui parle toujours à l’unisson et partage les mêmes sentiments et les mêmes impressions sur les choses de la vie (ça serait bien trop facile et surtout très ennuyeux), voici le témoignage de la moitié masculine de Maplelicious. Si vous êtes curieux de savoir comment ce grand mec de 27 ans, bien installé dans un quotidien confortable et rassurant, a fini par tout quitter pour suivre sa copine et partir un an à l’aventure à l’autre bout du monde, voici son récit.
« S’il n’y avait eu que moi, je ne pense pas que j’aurais eu le courage de partir loin de ma famille, dans un pays et une culture qui m’est étrangère.
Dans un premier temps, du fait que je sois toujours resté dans un rayon de 15 kilomètres de mes proches, j’avais mes habitudes, mon équipe de basket, un bel appartement, les dimanches en famille, les mercredis chez mes grands-parents, mes amis de longue date, etc. : pourquoi changer ?
Le fait d’avoir décroché un CDI a également été un frein à ce projet au départ avant de devenir finalement une des raisons qui m’a poussé à partir. En effet, trouver un emploi après ses études en France n’est pas chose aisée de nos jours, qui plus est un bon poste, en CDI, dans une multinationale. Mais pendant un an, jour après jour, je me rendais compte que je ne me voyais pas faire ça toute ma vie. En tout cas, certainement pas dans ce secteur. Le changement aurait donc eu lieu tôt ou tard… Je voulais tout de même conserver mon poste le plus longtemps possible de sorte à ce que mon expérience soit assez significative sur mon curriculum vitae et que cela permette, par la même occasion, de mettre de l’argent de côté pour réaliser notre road trip de rêve aux USA.
Yaëlle m’avait parlé de son projet de voyage il y a déjà quelques années et c’est tout juste si je pensais qu’elle était sérieuse, tellement l’idée m’était peu envisageable. Mais petit à petit, à force d’en parler, de voir les témoignages de gens proches ou lointains qui avaient eux-mêmes tenté l’expérience, je suis passé de « pourquoi changer ? » à « pourquoi pas ? ». Voyant mon intérêt grandir, Yaëlle a pris les choses en mains et m’a montré le processus complet d’obtention du visa afin de pouvoir commencer cette aventure qui restait tout de même très abstraite pour moi. Pour être honnête, je lui disais un peu « oui oui » pour lui faire plaisir… avant de finalement, tout doucement, réussir à me convaincre moi-même que ce serait peut-être le moment ou jamais de vivre ce périple ensemble.
Sans trop le dire à personne (de peur des représailles familiales) nous avons passé toutes les étapes pour obtenir le visa. La famille de Yaëlle était au courant, mais pour moi, il n’était pas question de prévenir qui que soit de mon côté avant d’avoir obtenu la réponse définitive.
Et puis plus on est de fous plus on rit : à deux c’est bien, à quatre c’est mieux. Le fait de voir qu’un autre couple d’amis, avec qui on s’entend vraiment bien, a le même projet que nous, m’a conforté dans l’idée de partir au Canada.
Une fois toutes ces étapes surmontées, il a quand même fallu compter 6 bons mois entre l’acceptation de Yaëlle, Mathieu et Perrine (nos amis) et la mienne, car j’étais le seul sur liste d’attente (à la 500ème place). On commençait donc déjà à réfléchir à un moyen de me faire rester sur le territoire canadien sans PVT, ce qui n’allait pas être facile. Pendant ces six mois, je me suis même demandé si ce n’était pas un signe du destin qui me crierait de ne pas partir ! Et voilà qu’en septembre, à minuit, je réveille Yaëlle en lui disant que « ça y est ! » la liste d’attente s’était enfin débloquée et que ma candidature était en train d’être traitée. Et puis, quelques semaines plus tard, la fameuse réponse positive !
Après cette grosse étape, je ne réalisais pas vraiment que la prochaine serait encore plus difficile : convaincre ma famille que ce voyage est une bonne chose pour moi. Allez leur faire comprendre que c’est bien de lâcher son CDI pour partir vivre à 6 000 km de chez soi, sans perspective particulière d’emploi, mais que, par contre, ce serait sympa de leur part s’ils pouvaient garder tous nos meubles en notre absence. Même si je comprenais leurs inquiétudes, et même si je ne leur demandais pas d’être « pour », je voulais simplement qu’ils ne soient pas « contre ». Après tout, s’il ne faut que 7h pour y aller, il faut aussi 7h pour rentrer. Ces longues discussions du « pourquoi » et du « comment » on ferait notre année au Canada, ont fini par effacer de plus en plus les doutes que j’avais moi-même à propos de ce projet qui était devenu le « nôtre ».
Alors que tout semblait finalement s’organiser pour notre départ, mes ligaments croisés antérieurs du genou droit ont décidé de ne pas faire partie du voyage. Cette blessure pendant un match de basket a complètement chamboulé notre projet puisqu’il a fallu que je subisse une opération chirurgicale et une longue période de rééducation. Heureusement, grâce à ma très chère sœur Virginie qui travaille depuis de nombreuses années dans le milieu médical, j’ai pu obtenir une date d’opération la plus proche possible (trois semaines d’attente au lieu de quatre mois en moyenne pour ce genre de blessures), ce qui nous a permis de ne repousser notre date de départ que d’une semaine.
J’ai eu beaucoup de chance que tout se soit bien passé avec l’opération et que la rééducation ait été de qualité chez un kiné conseillé par un ami (merci Jérôme !). Une semaine avant le départ, je remarchais normalement : le soulagement !
Les dernières semaines avant notre départ, pendant que je regardais les cartons s’empiler, il est vrai que mon efficacité n’a pas vraiment été optimale pour la préparation de notre déménagement et de notre départ… Mais plus le départ approchait, plus mes doutes grandissaient au moment de passer à l’action. Tout devenait très réel (trop ?) et je me laissais donc porter par le court des événements sans vraiment oser avouer mes inquiétudes à Yaëlle qui était du coup très occupée aux préparatifs… seule.
En la regardant se démener je me suis aperçu qu’elle avait réussi à faire de son rêve le mien, le nôtre et que j’avais vraiment hâte qu’on vive cette aventure ensemble.
C’est donc avec mes parents que nous nous sommes rendus à Paris le 18 janvier pour prendre l’avion. Après des au revoir tristes avec toute ma famille, il était temps pour moi de voler de mes propres ailes.
Cela fait maintenant plus de deux mois que nous sommes partis. Après notre incroyable road trip aux Etats-Unis et notre premier mois au Canada, je ne regrette vraiment pas d’être parti. Je sens que j’ai fait le bon choix, en préférant, pour une fois, l’aventure à la sécurité.
Cela ne veut pas dire que vous ne me manquez pas. »
Mon fils…. Je suis très heureux de te savoir heureux et épanouis … Profite a fond .. Enfin profitez a fond!! Grosses bises Adeline
Je viens de lire tes quelques lignes chouchou!
Très beau récit et assez réaliste 😉
Tu as toujours su t’exprimer merveilleusement par écrit et on ne se « dit » pas assez les choses entre nous…
Mais tu sais que tu peux toujours compter sur ta sœur chérie